Évasions vertes près de Vienne : mes escapades dans la forêt viennoise (Wienerwald)

Lorsque je vis à Vienne ou que j’y séjourne, j’adore flâner dans les rues élégantes, découvrir les trésors des musées, ou simplement m’arrêter dans un café pour savourer un mélange viennois. Mais il y a des jours où j’ai besoin de quitter l’agitation de la ville pour respirer à pleins poumons. C’est à ce moment-là que je prends la direction de la forêt viennoise, le Wienerwald, un véritable refuge naturel à deux pas de la capitale autrichienne.

Le plus simple pour s’évader librement ? Réserver une voiture à Vienne. Cela m’a permis de m’arrêter où je voulais, de découvrir des coins cachés, et de vivre mes escapades à mon propre rythme, sans dépendre des horaires de trains ou de bus.

Mon havre de paix : Lainzer Tiergarten

L’un des endroits que je visite presque à chaque fois, c’est le Lainzer Tiergarten. Cet ancien terrain de chasse impérial, aujourd’hui parc naturel protégé, est un écrin de verdure incroyable. Ce qui m’émerveille à chaque promenade, ce sont les vieux chênes et hêtres majestueux, l’atmosphère paisible, et parfois même les sangliers que l’on peut apercevoir si l’on est chanceux.

En plein cœur du parc, se cache la Hermesvilla, surnommée le "palais des rêves", offerte par l’empereur François-Joseph Ier à sa célèbre épouse, l’impératrice Élisabeth (Sissi). J’ai pris le temps d’explorer les salons décorés de fresques et les meubles d’époque, et j’ai senti quelque chose de profondément intime, presque hors du temps.

Là-haut sur la colline : Kahlenberg

Lorsque je veux prendre un peu de hauteur, je monte jusqu’au Kahlenberg, une colline au nord-ouest de Vienne qui offre une vue spectaculaire sur la ville, le Danube, et même, par beau temps, les Carpates au loin. Mais ce lieu est aussi chargé d’histoire : c’est ici que le roi Jean III Sobieski de Pologne a observé le champ de bataille avant de mener la fameuse bataille de Vienne en 1683.

J’ai souvent terminé mes balades là-haut par une halte à la terrasse du café panoramique, puis j’ai redescendu doucement vers Grinzing, un charmant quartier viticole, pour déguster un verre de Gemischter Satz dans un Heuriger typique. C’est une expérience viennoise authentique que je recommande à tout le monde.

Silence et spiritualité : l’abbaye de Heiligenkreuz

À environ 30 minutes en voiture depuis Vienne, se trouve l’un des endroits les plus paisibles que j’ai visités : l’abbaye de Heiligenkreuz. Fondée en 1133, elle abrite encore aujourd’hui une communauté de moines cisterciens. Lors de ma visite, j’ai eu la chance d’assister à un office avec chants grégoriens, et cette expérience m’a profondément marqué.

L’architecture sobre et élégante, la lumière filtrant par les vitraux, le calme des cloîtres… Tout invite à la réflexion et à la sérénité. J’ai flâné pendant des heures, en laissant le temps suspendre son vol.

Bain de culture et de détente : Baden bei Wien

Si j’ai envie de combiner culture et détente, je file à Baden bei Wien. Cette ville thermale au charme Biedermeier m’enchante à chaque visite. J’y suis allée notamment pour marcher dans les pas de Ludwig van Beethoven, qui y a composé une partie de sa mythique Neuvième Symphonie. La Maison Beethoven de Baden est un petit musée touchant, où l’on ressent encore la présence du compositeur.

Après cette parenthèse musicale, j’ai profité des thermes romains, des parcs impeccablement entretenus, et bien sûr, je me suis attablée pour déguster un Apfelstrudel tout chaud dans un salon de thé de la Kurpark. Une vraie douceur.

Pour les aventuriers : Peilstein

Quand l’envie de bouger me prend, je mets le cap sur Peilstein, à proximité de Weissenbach. C’est un coin bien connu des randonneurs et des grimpeurs. Je ne suis pas une grande sportive, mais j’adore les sentiers ici : ils sont plus sauvages, et mènent souvent à des panoramas saisissants.

Lors de ma dernière sortie, je suis arrivée jusqu’au refuge Peilsteinhaus, niché au sommet. J’y ai dégusté une assiette généreuse de Knödel avec une Radler bien fraîche (un mélange bière-limonade que les Autrichiens adorent). Le retour dans les bois, après le repas, fut encore plus délicieux.

Le plaisir de rouler librement

Ce que j’ai compris en parcourant la forêt viennoise, c’est que la liberté de mouvement change tout. Bien sûr, les transports publics sont excellents en Autriche, mais certains lieux sont tout simplement plus magiques lorsqu’on y arrive par de petites routes sinueuses, à travers champs et forêts.

C’est pour cela que je conseille à tous ceux qui veulent vraiment explorer cette région de réserver une voiture à Vienne. Cela m’a permis de sortir des sentiers battus, de faire des pauses imprévues, de m’imprégner pleinement du calme et de la beauté du Wienerwald.

Quand je retourne à Vienne après ces escapades vertes, j’ai toujours le cœur plus léger, les idées plus claires, et une profonde gratitude pour la nature autrichienne si proche de la ville. Le Wienerwald n’est pas juste une forêt. C’est un monde à part.